Quelle différence entre un vin vegan et un vin éthique ?

Un vin vegan : qu’est-ce que c’est concrètement ?

Avant de parler de différences, commençons par définir ce qu’est un vin vegan. Contrairement à ce que l’on pourrait croire intuitivement, ce n’est pas le raisin ou le procédé de fermentation lui-même qui pose problème pour un consommateur vegan. Le souci se trouve plutôt dans les étapes de clarification ou de filtrage du vin.

Traditionnellement, pour clarifier un vin (retirer les particules en suspension et le rendre limpide), des produits d’origine animale sont parfois utilisés. On parle ici de colles animales comme :

• La gélatine, extraite des peaux ou os de porc ou de poisson
• Les blancs d’œufs, surtout utilisés pour les vins rouges
• La colle de poisson, obtenue à partir de vessies natatoires
• La caséine, une protéine issue du lait

Un vin vegan, à l’inverse, bannit totalement ces produits. Les vignerons utilisent alors des alternatives d'origine végétale ou minérale, comme :

• L'argile (bentonite), pour stabiliser et clarifier
• Les protéines végétales, extraites de pommes de terre, pois ou blé

En somme, un vin vegan est garanti sans aucune trace de produit animal, que ce soit dans la bouteille ou dans le procédé de vinification. C’est un critère simple et catégorique.

Et un vin éthique, alors ?

Si le concept de vin vegan est relativement clair et strict, celui de vin éthique est plus large et, osons le dire, plus flou. Un vin éthique ne répond pas à une définition officielle ni à un cahier des charges normé (contrairement, par exemple, à un vin bio ou biodynamique).

On peut néanmoins identifier plusieurs axes qui permettent de qualifier un vin d’« éthique » :

1. Respect des travailleurs : un vin éthique prend en compte les conditions de travail des personnes qui travaillent dans les vignes et dans les caves. Cela inclut des salaires justes, des conditions de travail dignes et un respect des droits humains, notamment lorsque les raisins viennent d’importations de pays moins réglementés.
2. Respect de l’environnement : bien souvent, un vin éthique s'inscrit dans une démarche écologique, privilégiant des pratiques respectueuses des sols, de l’eau et de la biodiversité. Les labels bio ou biodynamiques sont ici un premier indicateur, même s’ils n’embrassent pas toujours toutes les dimensions éthiques.
3. Transparence : la traçabilité et des informations détaillées sur la conception du vin, du travail à la vigne jusqu’à l’embouteillage, sont un autre gage d’éthique. Le consommateur peut ainsi savoir ce qu’il achète et soutenir une production qui correspond à ses valeurs.
4. Engagement global du domaine : certains producteurs vont au-delà du vin lui-même et adoptent une démarche éthique dans toutes leurs activités, comme l’utilisation d’énergies renouvelables, des partenariats équitables ou une politique active pour réduire leur empreinte carbone.

Là où le vin vegan se concentre uniquement sur l’absence de produits d’origine animale, le vin éthique tente d’englober une vision globale, allant de l’humain au vivant non humain, et de la terre au consommateur.

Les points communs entre vin vegan et vin éthique

Malgré leurs différences, certains vins peuvent être à la fois vegan et éthiques. Voici quelques croisements possibles :

• De nombreux vins vegan adoptent des pratiques respectueuses de la biodiversité, comme le travail en bio ou en biodynamie.
• Les deux démarches défendent, à différents degrés, une vision de la viticulture plus respectueuse et engagée.
• Un producteur soucieux de produire un vin éthique peut aussi décider de bannir les produits d’origine animale, par cohérence avec des valeurs de respect du vivant.

Cependant, attention : tous les vins éthiques ne sont pas forcément vegan, surtout lorsque des pratiques traditionnelles comme l’usage de blancs d’œufs sont maintenues. De même, un vin vegan n’est pas garanti éthique dès lors qu'il ne prendrait pas en considération certains enjeux comme les conditions de travail ou l’impact environnemental global.

Comment faire son choix en tant que consommateur ?

Dans un univers où les labels et revendications se multiplient, il peut être compliqué de trouver une bouteille alignée avec toutes ses valeurs. Voici donc quelques pistes pour vous aider à choisir entre un vin vegan, éthique ou, idéalement, les deux :

• Privilégier les labels : le label « V » vegan et la certification bio peuvent être des indicateurs précieux. N’hésitez pas à scruter les contre-étiquettes des bouteilles.
• Dialoguer avec le caviste : le caviste passionné est une source d’informations précieuse. Il pourra vous orienter vers des domaines engagés et ayant une réelle cohérence dans leur démarche.
• Se renseigner sur les producteurs : certains domaines affichent clairement leurs valeurs et leurs pratiques (souvent sur leurs sites Internet ou leurs réseaux sociaux). Prenez le temps de les découvrir !
• Tester et comparer : parfois, rien ne remplace l’expérience personnelle. N’hésitez pas à essayer différents vins, en notant vos impressions et en voyant ce qui résonne le plus avec vos goûts et vos convictions.

Vers une alliance entre éthique et veganisme ?

Tandis que l’intérêt pour le vin vegan croît, la notion d’éthique dans le vin gagne également du terrain. On voit émerger des vignobles qui conjuguent les deux démarches, intégrant à la fois les problématiques environnementales, sociales et animales. Ces démarches globales ne sont souvent pas encore majoritaires, mais elles façonnent indéniablement le futur du secteur.

Si vous êtes amateur ou amatrice de vin et sensible à ces problématiques, votre pouvoir de consom'acteur n’est pas à sous-estimer. Chaque choix compte, et chaque achat peut encourager une transition vers une viticulture plus respectueuse du vivant, au sens large. Alors, la prochaine fois que vous remplirez votre verre, ce sera peut-être l’occasion de trinquer « pour la planète »... et pour le plaisir !